Le mystère de Dieu est un mystère de Famille. On trouve en Lui l’union de plusieurs Cœurs en un seul Cœur. On y trouve des unions d’Amour où la pluralité se résorbe dans l’Unité. C’est le mystère de Dieu. Et ce mystère a été vécu de manière éminente par la Sainte Famille de Nazareth, par Jésus, Marie et Joseph.
Quand s’installent en ce monde la division, la haine et le mépris, souvenons-nous de ce lieu où les relations ont été vécues, et même plus, sont vécues pour l’éternité dans l’harmonie et la paix, dans l’entente et la tendresse.
Dans cette Famille, nous sommes chacun comme des enfants qui devons apprendre à vivre en frères et sœurs. Quand un homme et une femme se rencontrent, il faut se souvenir de Joseph et de Marie, et de leur relation pleine d’affection, de pureté et d’union. Quand un homme et une femme s’unissent dans le mariage, il faut se souvenir du mariage de Marie et de Joseph, et de leur union des cœurs que le Christ lui-même est venu habiter comme un Enfant.
Quelle merveille de voir comment la vie devient plus simple et plus lumineuse si l’on garde en arrière fond de toute chose les trois personnes de la Sainte Famille, et l’on découvre alors encore au-delà le mystère d’Amour de notre Dieu vécu par le Fils à la gloire du Père dans l’Esprit. Quelle merveille de voir comment le multiple devient un en gardant la place et le rôle propre de chacun dans cette grande Famille. Quelle merveille de voir le Christ au cœur de ce monde immense comme l’Époux où chaque épouse est comme une petite église, une petite jérusalem céleste, et chaque époux est comme un petit pasteur et un petit agneau, où aucun n’est supérieur à l’autre, mais tous sont participants d’un même mystère. Marie et Joseph ont vécu ce mystère en grand, nous le vivons en petit.
Contempler la Sainte Famille nous pousse à entrer dans l’unité des cœurs en Dieu. La Sainte Famille œuvre pour cela. L’unité de nos cœurs et du monde ne peut se faire que dans la Sainte Famille. Dieu est notre Père, et c’est époustouflant, mais ce mystère peut paraître un peu lointain ou mal compris. Avoir Joseph et Marie pour nos parents est quelque chose qui paraît plus accessible, et qui est le chemin pour entrer dans le mystère de notre filiation divine.
Notons qu’il faut bien prendre Marie et Joseph pour nos parents, et pas seulement Marie. Quand je regarde Marie la mère de Dieu, et que je demande : « Où est le père ? », n’allez pas me répondre que c’est Dieu le Père. Car Marie est mère du Christ dans son humanité, et non dans sa Divinité. C’est une mère humaine. Le père humain du Christ, c’est celui qui l’a accueilli, élevé, qui lui a donné un nom, qui lui a appris à marcher et à se débrouiller dans la vie. Son père, c’est bien Joseph. On pourrait même se demander si Dieu, dans la conception virginale de Jésus en Marie, ne s’est pas servi de l’ADN de Joseph pour faire advenir, en l’associant à celui de Marie, l’embryon de Jésus. Toujours est-il que pour la croissance du Christ en son humanité, il a fallu Marie comme mère et Joseph comme père. Du coup, pour notre croissance à nous, il nous faut Marie comme mère et Joseph comme père. Ce sont nos parents. Nous sommes leurs enfants. Et cela nous ramène au Christ et à la Trinité. Cela nous conduit, par toutes les relations d’Amour qui s’y déploient, à entrer dans l’unité de toute chose.