Le christianisme a-t-il tout dit ?

Le christianisme a-t-il déjà tout dit ?

Certains s’imaginent que oui, et qu’ils connaissent tout ce que le christianisme a à dire. Soit pour le dénigrer en pensant qu’il n’en sortira plus rien de bon. Soit pour le magnifier en ressassant toujours les mêmes choses sans arriver à transformer le monde.

Si nous nous mettons attentivement à l’écoute des Écritures et de la Tradition, nous comprenons que tout a été révélé en Jésus-Christ, mais que tout n’a pas encore été dit, ou explicité. Jésus a encore des choses à nous faire comprendre. Les premiers chrétiens ont peut-être vécu et perçu la plénitude du mystère divin. Nous ne pouvons pas en dire autant des générations suivantes. Et il faudra parcourir tout le chemin de l’histoire pour tout retrouver.

Les trois questions suivantes en témoignent. Elles ont laissé perplexes plus d’un théologien, et semblent vraiment pertinentes. Et pourtant, l’Église ne s’y est pas intéressée au cours des 2000 dernières années. Ou plutôt, tout en percevant qu’il y avait là quelque chose à chercher, elle n’a pas encore exprimer clairement ces questions comme ici, ni chercher à y répondre réellement.

Car comme un moine qui me disait un jour découvrir des pans entiers de son âme à évangéliser, peut-être avons nous encore des pans entiers du mystère de Dieu contenu dans la Révélation qui sont encore à explorer. C’est d’ailleurs ce que dit saint Jean (Ap 10, 4-7). Quand un organisme grandit, même si l’essentiel ne change pas, il arrive que l’on découvre soudain des facettes inattendues, jusqu’à des formes et des rondeurs insoupçonnés, surtout quand vient le temps des épousailles. Cela peut paraître surprenant à certains, j’en conviens, mais les questions qui vont suivre restent dans l’esprit catholique, et témoignent bien de la venue dans la chair de Jésus-Christ (1 Jn 4, 1-2). Et j’ose affirmer qu’ils ne changent rien fondamentalement aux normes pratique de l’Église, mais ils en donnent le véritable esprit qui a un bien meilleur goût que le vin qui nous était servi jusque là (Jn 2, 10).

Première question : Le Père est-il est un Foyer d’Amour ? Et donc la Trinité est-elle une Communauté de Foyers d’Amour ?

Si l’Image du Père s’est manifestée quand Jésus est venu chez Marie et Joseph, pourquoi le Père ne serait-il pas un mystère de Foyer, dans l’union de trois Existences masculine, féminine et enfantine ? Le Fils, Image du Père, serait aussi un tel Foyer, et se serait incarné comme Enfantin pour venir reproduire cette image au sein de l’humanité. Et l’Esprit-Saint serait un Esprit de Foyer, un Esprit de Famille. La Trinité vivrait donc l’Amour intensivement dans les Foyers et extensivement entre les Foyers.

Le Père est le père des foyers. Dans un foyer humain, chacun a sa personnalité, mais du fait de l’union de la chair qui le fonde, et du choix d’avancer ensemble pour toujours dans l’existence, une personnalité propre du foyer se dégage. Normalement, les différences très marquées entre ses membres n’empêchent pas l’expression de cette personnalité commune, tout en permettant de vivre un amour fécond au sein du foyer.

Le Père, le Fils et l’Esprit-Saint sont des Personnes, car chacun de ces trois Foyers a sa propre personnalité. Mais comme une poupée russe plus petite sous celle plus grande qu’est le mystère d’Amour de la Trinité, chaque Personne divine peut très bien être un autre mystère d’Amour. Une Union de trois Existences masculine, féminine et enfantine. Nos familles humaines seraient alors à l’image de ces Foyers d’Amour (Gn 1, 27).

On constate en effet que la plus grande perfection de l’amour que l’on trouve sur la Terre est celle des communautés de foyers d’amour, comme celle des villages, ou comme celle de l’Église qui est une communauté de communautés. Il est donc très convenant que la Trinité soit également une Communauté de Communautés. La Trinité n’est-elle pas une Trinité de Foyers ? Ce que l’on appelle une Personne Divine n’est-elle pas un Foyer d’Amour ?

Deuxième question : Les anges ne sont-ils pas chacun des foyers d’amour ?

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Addendum : Le mystère de la Sainte Famille

Ajout pour Le mystère de la Sainte Famille, page 44, solution 1.

La méditation de cet Évangile nous conduit à ajouter cette réflexion à nos propos, considérant un aspect qui nous avait jusque là échappé.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (12, 18-27)

En ce temps-là, des sadducéens
– ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection –
vinrent trouver Jésus.
Ils l’interrogeaient :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une femme, mais aucun enfant,
il doit épouser la veuve

pour susciter une descendance à son frère.
Il y avait sept frères ;
le premier se maria,
et mourut sans laisser de descendance.
Le deuxième épousa la veuve,
et mourut sans laisser de descendance.
Le troisième pareillement.
Et aucun des sept ne laissa de descendance.
Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi.
À la résurrection, quand ils ressusciteront,
duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur dit :
« N’êtes-vous pas en train de vous égarer,
en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ?
Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts,
on ne prend ni femme ni mari,
mais on est comme les anges dans les cieux.
Et sur le fait que les morts ressuscitent,
n’avez- vous pas lu dans le livre de Moïse,
au récit du buisson ardent,
comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis le Dieu d’Abraham,
le Dieu d’Isaac,
le Dieu de Jacob ?

Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Vous vous égarez complètement. »

Commentaire

Ce passage raconte un piège que les sadducéens tendent à Jésus. Ce n’est pas avec un cœur droit qu’ils lui posent cette question sur notre état au Ciel : « Sommes-nous mariés ou non à la résurrection, et avec qui ? ». Leur but est surtout de chercher une contradiction dans le fait qu’il puisse y avoir une résurrection des morts.

Jésus y répond avec habileté pour se tirer d’affaire, sans compromettre sa mission. Il semble affirmer que nous ne sommes pas mariés au Ciel, et c’est le seul lieu de l’Écriture qui aille en ce sens. Or, ce n’est pas précisément ce qu’il dit. Car le Ciel commence dès la mort, après le jugement particulier et un éventuel temps de purification. Et là, nous parlons de nous marier au moment de la Résurrection des morts, qui est le temps de la Résurrection de la chair au jugement dernier.

Certains Pères de l’Église (saint Grégoire de Nysse…) pensaient que les couples qui vivent vraiment de leur mariage continuent à vivre de leur conjugalité au Ciel. C’est d’ailleurs ce que l’on dit de Marie et Joseph : mariés sur la Terre comme au Ciel (selon les mots du père Verlinde). La question que nous avons soulevée, et dont la réponse par l’affirmative est la thèse que nous soutenons ici, est de savoir si cela peut s’étendre à tous les chrétiens quelques soient nos parcours de vie sur la Terre.

Dieu, dans sa Prescience et sa Providence, détermine au travers de nos choix sur la Terre, qui peut être le conjoint d’éternité que l’on découvrira pleinement au jugement particulier. Nous sommes donc « comme les anges », c’est-à-dire conçus dès l’origine (en prenant en compte ce que sera notre vie, car Dieu est en-dehors du temps) pour un conjoint particulier (ce que les anges sont en eux-mêmes, étant chacun une famille, une triade masculin-féminin-enfantin). Nous sommes masculin et féminin dans notre spiritualité (et pas seulement selon notre corporéité), vivant comme les anges d’une étreinte nuptiale en esprit (et pas seulement dans la matière). Et si nous sommes mariés, c’est pour pouvoir accueillir pleinement le Verbe de Vie, Jésus-Christ, qui vient comme un Enfant entre l’homme et la femme. Le Royaume est un mystère de noces. La Sainte Famille est le nouveau modèle de l’humanité.

À la Résurrection des morts, c’est-à-dire quand l’esprit retrouve la matière, il n’y a pas à prendre de mari ou de femme, nous n’avons pas à nous marier, ou à être mariés, car nous le sommes depuis toujours dans la Prescience divine, et de manière pleinement effective depuis le jugement particulier.

L’appel du roi

Sacré-Cœur de Jésus

Ô France que j’aime, tu gémis dans le trouble et te voilà près de l’abîme. Mais Jésus, ton véritable roi, veille sur toi.

Ô France que j’aime, Dieu a fait alliance avec toi. Le secret d’amour de son Cœur doit se révéler chez toi. Parce que tu n’as pas su l’accueillir quand il s’est présenté à toi tu es tombée bien bas. Mais Dieu se souvient encore de toi.

Ton passé élogieux se rappelle à nous, et il nous faut redire aujourd’hui que chaque nation est unique, chaque pays a une vocation qui se manifeste dans une culture, un terroir, des valeurs, et des us et coutumes qui lui sont propres.

Alors Dieu aujourd’hui veut appeler pour la France son roi. Non pas pour un coup d’état politique ou pour des manigances partisanes, mais pour venir au secours du pays, de l’Église et du monde, et manifester les trésors d’amour du Sacré-Cœur.

Vous trouverez ici un descriptif des hommes providentiels que nous devrions attendre selon nous : https://sagessechretienne.fr/2022/02/24/lhomme-providentiel/

Les rois de France ont failli autrefois, car seul le Cœur de Jésus aurait pu leur permettre de rester humbles et petits. Seul le Dieu d’Amour peut garantir que ne règne pas l’orgueil et l’égoïsme. Seul le Dieu d’Amour peut donner un monde où chacun trouve sa place dans une communauté vivante.

Le roi que Dieu appelle aujourd’hui n’est pas un roi politique, mais un serviteur mystérieux venant instaurer l’ordre des apôtres des derniers temps. Il ressemble plus à Frodon qu’à Aragorn. Il nous sera manifesté bientôt et paraîtra bien petit et bien faible. Ni beau ni brillant, il aura pourtant mission d’apporter le salut de Dieu à la France, puis à l’Église et au monde.

Comme ce fut le cas des rois des France, il faut attendre l’attestation de sa mission par le signe de la guérison. Quand viendront les trois jours de ténèbres, quand tout semblera vaciller, quand la maladie se répandra en un rien de temps semant la mort. Alors, il n’y aura d’autre secours que d’invoquer le Sacré-Cœur de Jésus par l’intercession de saint Raphaël et en union avec l’élu de Dieu, et l’on trouvera la guérison. Comme le serpent de bronze dressé par Moïse, ces trois invocations dites ensemble donneront le salut : « Par le Sacré-Cœur de Jésus, par l’intercession de saint Raphaël et en union avec le serviteur de Dieu Henri de la Croix, que le salut et la guérison nous soient donnés. »

On pourrait s’étonner que l’on invoque ici saint Raphaël et non saint Michel. Mais Raphaël veut dire Dieu guérit. Et c’est par ce signe que Dieu veut nous envoyer son élu, qui bien sûr est guidé avant tout par saint Michel. Ce signe montrera sa légitimité, et qu’il convient de l’écouter. Il ne viendra pas pour gouverner, mais pour témoigner des mystères d’amour de notre Dieu.

Puis, un jour, dans bien longtemps, un autre roi, politique celui-là et de la race de saint Louis, qui se sera mis en tenue de serviteur durant des années, viendra avec la bannière du Sacré-Cœur à l’heure de l’épreuve où la France redevenue chrétienne devra faire face à un monde impie venu la détruire. Et par cette bannière invincible, et cette fois-ci par l’invocation de saint Michel, il remportera la victoire.

L’enfer et les limbes

Origène, un Père de l’Église, qui a soutenu la thèse de l’apocatastase.

Saint Augustin a dit quelque part que la question de la damnation éternelle était une des plus difficiles, qu’elle pouvait égarer les néophytes, et qu’il valait mieux éviter de trop se pencher sur cette question au début de la vie spirituelle. Quant à lui, il a eu à certains moments de sa vie une perception très pessimiste des choses où la majorité de l’humanité finirait en enfer. Une vision que l’Église n’a pas vraiment encouragé. Certaines périodes du christianisme ont beaucoup parlé de l’enfer, d’autres comme aujourd’hui ont tendance à vouloir croire que l’enfer n’existe pas, ou qu’il est vide, ce qui laisse d’ailleurs de côté la question des démons qui y sont déjà. C’est une question qui revient sans cesse et qui perturbe beaucoup de personnes : Si Dieu est bon, pourquoi y aurait-il un enfer ?

Il ne faut pas trop vite évacuer la question, comme si cela était normal. En fait, on peut penser que nous n’aurons vraiment la réponse qu’au jugement dernier, qu’ici-bas nous sommes tâtonnants, et que ce qui nous semble effroyable doit surtout nous conduire à chercher à éviter aux âmes de tomber en enfer. Le Christ veut nous associer à son projet d’amour : à nous d’entrer dedans et nous ne serons pas déçus.

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Multilocation et salut du monde

GIOTTO-ENTREE-A-JERUSALEM

Giotto, L’Entrée à Jérusalem
Jésus, le roi de Gloire, veut être présent aujourd’hui à chacun de nous.

Dans Star Wars la guerre des étoiles, avec les jedis et notamment Rey, nous voyons des exemples de multilocation. Il arrive qu’ils se retrouvent en plusieurs endroits à la fois. Dans l’histoire de l’Église, cela est aussi arrivé : nous avons des exemples de bilocation (saint Antoine de Padoue, Padre Pio, etc).

Il s’agit d’être présent avec son corps en plusieurs lieux à la fois. C’est bien un corps charnel, mais en plusieurs lieux. C’est bien un même être, mais présent et conscient en plusieurs lieux. C’est bien à chaque fois de la matière pour une même âme humaine, mais en plusieurs lieux. Bien sûr, les capacités humaines sont insuffisantes pour produire cela, mais cela est rendu possible par l’Esprit de Dieu qui est à l’œuvre. Cela est rendu possible par la puissance divine. Il n’y a rien de contradictoire en soi d’avoir un corps en plusieurs lieux, puisque notre esprit est au-delà de la matière.

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Les noces de l’Agneau

Une femme enceinte, c’est vraiment beau.

Mais une femme enceinte de Jésus, Dieu fait chair, c’est d’une beauté inimaginable. L’Esprit-Saint enveloppe cette femme, et Dieu le Fils prend chair en elle pour la gloire du Père.

Or Dieu veut venir ainsi dans le ventre de chaque femme pour l’éternité. Il veut vivre ses noces avec l’humanité de cette manière. Et Il veut que chaque homme accueille conjointement cet Enfant-Dieu avec une femme. Nous ayant créés par une étreinte d’amour, Il veut être accueilli chez nous par une étreinte d’amour. C’est un mystère immense, inouï.

Ce sont les noces de l’Agneau. Et c’est de cette irruption de la vie divine en nous que se déploie en nous toute vertu et toute grâce. C’est un mystère d’amour… Saint Jean, qui le connaissait, dit, dans l’Apocalypse au chapitre 10, qu’il avait reçu l’ordre de n’en rien dire, car cela a été gardé pour un temps futur. Sainte Gertrude, à qui l’Apôtre apparaissait, lui a demandé pourquoi il n’avait rien dit des secrets d’amour qu’il avait entendu en reposant sur le Cœur de Jésus. Saint Jean a répondu que son rôle était de témoigner du Verbe fait chair et que cela était suffisant, mais que les secrets du Cœur de Jésus étaient gardés pour un temps où la charité se sera beaucoup refroidie ; ils seraient révélés pour le sortir de l’abîme. Jésus l’a dit aussi : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, lui l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité toute entière » (Jn 16, 12-13).

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L’heure du septième ange

Nous vivons une époque étonnante… Celle où tout un monde part à la déroute. Que s’est-il passé ? Notre espérance d’un monde de paix aurait-elle été vaine ? Les chrétiens ont amorcé à partir du dix-neuvième siècle un ralliement à une modernité qui s’était construite dans le rejet du christianisme, espérant la transformer. Vatican II a scellé ce rapprochement. Et maintenant nous en goûtons les fruits amers. Ce n’est pas que ce rapprochement était vain et inapproprié. Mais c’est juste qu’il ne fallait pas en attendre plus qu’une tentative de semer ce qui pouvait encore être semé dans l’attente du mystère de la Croix.

De fait, les pères de l’Église nous ont dit que l’Église, qui est le Corps du Christ, était appelée à revivre ce qu’a vécu la Tête qui est Jésus : après la croissance, viendrait la maturité, la Passion, et la Résurrection.

On dit des derniers siècles et de Vatican II que c’est l’Église qui prend conscience d’elle-même : libéré du poids de la chrétienté, elle a le temps et les moyens de s’interroger sur ce qu’elle est, et ce que devrait être un monde chrétien. On perçoit dans tout cela les prémices d’un grand renouveau, comme une préparation pour des noces. Mais ce renouveau ne peut advenir, répétons-le, que par la Passion et la Résurrection.

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Sortie de crise

« Il est digne, l’agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange. » Ap 5, 12

Le cœur de l’homme est malade. Point n’est besoin de rappeler ici tous les maux qui sévissent chaque jour sous nos yeux. C’est qu’il y a finalement un choix à poser entre la haine et l’amour, qui nous entraîne vers la mort ou vers la vie. Ce n’est pas seulement un choix à notre mesure d’homme, mais nous sommes pris dans des mouvements qui nous dépassent : le Satan et ses démons nous entraînent dans un sens, l’Esprit-Saint, les anges et les saints dans un autre.

Aujourd’hui, le Prince des ténèbres se dresse avec une force inégalée. Le combat est en train de prendre des dimensions quasi-cosmiques, et nous oblige à choisir. L’indifférence ne peut être que la caution du mal, car les structures même du monde dans lequel nous évoluons nous entraînent inexorablement vers l’abîme. Il faut choisir. Comme les Hébreux faisant le pari de suivre Moïse pour quitter l’Égypte vers la Terre Promise, il faut nous mettre en chemin, quitter nos sécurités et nos certitudes, et avancer.

Peu de gens acceptent que nous en soyons réduits à une telle alternative, mais, aujourd’hui, il ne faut plus attendre de secours d’aucune institution, ou d’aucun pouvoir établi, qu’il soit politique, religieux, ou d’un quelconque autre ordre. Les pièges infernaux se referment sur nous, progressivement, et nous serons tous pris dedans. Alors, il faut semer dans la petitesse autour de nous, au niveau local, familial, associatif, là où nous avons encore du pouvoir. Et rester dans l’attente que le Dieu du Ciel daigne intervenir pour ouvrir un chemin.

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Un mystère d’amour qui doit embraser le monde

Adoration du soir et adoration du matin. Soleil couchant et soleil levant. Force centripète et force centrifuge. Union au Christ et vie interpersonnelle. L’amour nous tourne vers l’intérieur et vers l’extérieur. Dans la famille et dans la cité. La perfection de l’amour est d’être une communauté de familles. À chacun de s’ajuster pour ne pas s’enfermer dans l’individualité. Celui qui rompt la symphonie de l’amour ne trouve vers l’intérieur que lui-même, et veut que les autres à l’extérieur ne soient encore que lui-même.

Le Christ se fait petit enfant pour naître dans nos cœurs, comme il est né chez Marie et Joseph, et amener une unité de communion où nous sommes tous différents, tout à la gloire de la Trinité d’Amour. Le mystère de Noël est un mystère à vivre et pas seulement à regarder. Nous ne sortirons de nos égarements qu’en accueillant le Christ Petit Enfant pour former une communauté de croyants tous à l’image de la Sainte Famille.

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Le grand roi

Tapisserie de l’Apocalypse : La Femme met au monde un enfant mâle (Ap 12).

Des légendes et prophéties lointaines ou actuelles, de plusieurs siècles et millénaires jusqu’à aujourd’hui, nous annoncent l’arrivée d’un grand roi. Cela a traversé les âges, et a laissé une ample littérature. Venant de France, qui est la Fille Aînée de l’Église, il doit mettre fin au règne de Satan, et ramener ce monde au Christ et à Dieu. Cela fait écho, dans l’eschatologie juive, à la venue du messie fils de Joseph, de la tribu d’Éphraïm, qui doit préparer le chemin du messie fils de David, de la tribu de Juda. De fait, les juifs attendent deux messies : l’un pour préparer les chemins du Seigneur, comme l’a fait saint Jean-Baptiste, tel Élie le prophète ; et l’autre pour régner durant l’Ère de la Promesse. Ce messie fils de David, pour un chrétien, est le Christ Jésus, notre Seigneur, Dieu s’étant fait homme.

Ainsi, de même que Dieu a envoyé saint Jean-Baptiste préparer sa venue dans la chair, Il nous enverra un élu pour préparer son retour dans la gloire. Ou plus exactement pour faire advenir cette civilisation chrétienne que nous attendons qui doit manifester au monde le projet de Dieu sur sa création, avant que dans un ultime combat eschatologique tout ne s’achève pour la gloire de Dieu. Dieu a décidé, à un moment donné de l’histoire, de revenir par ses saints, pour fonder la civilisation de l’amour qui sera un temps de paix et de justice (cf le livre de Patrick de Laubier, La civilisation de l’amour selon Paul VI).

Cet élu ou grand monarque, certains l’attendent comme un chef politique, de la même manière que les juifs ont attendu le messie pour régner sur Israël et chasser les Romains. Tel n’est pas notre avis. Selon nous, le grand roi a essentiellement une mission spirituelle qui touche à ce qui a été prophétisé sous le nom des petits apôtres de l’amour, par exemple à Marcel Van. Ces petits apôtres doivent manifester au monde les secrets d’amour de notre Dieu. Ils doivent ramener le cœur des hommes égarés vers les beautés du Dieu de Miséricorde. Et ils doivent se rassembler dans un ordre de saints pour porter les combats des derniers temps.

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