Partager la vie divine pour l’éternité est le grand cadeau que Dieu veut nous faire en Jésus-Christ. « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jn 17,3). Nous verrons Dieu, nous connaîtrons Dieu. Et nous vivrons de son Amour, de sa vie, de sa joie.
En fait, par le baptême, nous vivons déjà de son amour, mais nous ne voyons pas encore Dieu dans son essence. Nous le voyons dans la nuit, dans la foi. Mais c’est bien déjà son amour, son amour immense qui se déploie dans nos cœurs et dans nos existences. C’est le don que Jésus nous fait quand nous venons à Lui et quand Il répand alors son Esprit dans nos cœurs !
Nous le verrons ! Nous le connaîtrons. C’est une folie ! C’est une vraie joie ! Mais cette connaissance, cette vision béatifique, n’est pas compréhensive ; c’est-à-dire que nous ne ferons pas le tour de ce qu’est Dieu. Nous verrons l’essence divine, ce qui nous remplira de joie, de vie et d’amour. Mais cela nous dépassera complètement, ce sera une extase permanente. Une lumière de gloire nous sera donnée pour voir l’essence divine qui nous excédera de son immensité. Nous verrons Dieu tout entier, mais non totalement.
Cependant, il faut bien distinguer entre le fait de voir l’essence divine et celui de penser les perfections de l’essence divine. Nous verrons l’essence divine sans qu’il y ait de progrès en cela, mais nous aurons une pensée sur elle toujours différente selon les diverses manifestations qu’elle aura pour nous à un instant donné. Ce sera ce que l’on appelle une épectase. Nous découvrirons toujours de nouvelles choses selon ce que Dieu nous manifeste de Lui.
Ce n’est pas qu’il y ait un progrès dans notre capacité à voir l’essence divine. Mais il y en aura un dans notre capacité à penser les perfections de l’essence divine. Dieu se laissant voir par nous selon notre mode à nous, il se manifeste donc dans une successivité où nous apprenons toujours de nouvelle choses. Et le Cosmos tout entier sera rendu participant de la manière dont Dieu se manifeste à un instant donné : les anges et les hommes selon leurs mystères propres s’organiseront pour magnifier les perfections divines dans le déploiement de la liturgie céleste. Nous apprendrons les uns des autres au sujet des perfections divines ; et nous apprendrons aussi au sujet des choses du monde créé, car aucun de nous ne résume en lui le monde créé.
Ce progrès ne suscitera pas de manque en nous du fait d’une quête de quelque chose de nouveau, car l’essence divine sera vue et nous comblera en plénitude, et car notre désir d’en connaître davantage sera comblé à chaque instant par les manifestations successives. Ce sera un déploiement de vie, de lumière, de joie et d’amour. Il n’y a rien de figé en Dieu.