Il était une fois

Crévoux-calvaire-62

Il était une fois un monde fatigué, épuisé et quelque peu pessimiste. Il est vrai que ce monde avait connu de nombreuses guerres, divisions et problèmes en tout genre. Mais ce monde était aussi animé par un profond dynamisme de renouvellement. Tout le monde n’en était pas conscient, mais cela apparut un jour aux yeux de beaucoup : les problèmes avaient reculé, le monde allait mieux que ce que l’on pensait, une nouvelle jeunesse semblait advenir. Tout n’allait pas encore tout à fait pour le mieux : il y avait encore des conflits, de la pauvreté et des injustices. Mais l’on pouvait vivre un peu plus tranquillement. On pouvait dire : « Paix et sécurité. ».

Puis, un jour, l’on découvrit que là, tout prêt de nous, mais caché, se trouvait un monde de ténèbres. Des millions et des millions d’âmes qui souffraient, qui étaient battus, qui vivaient une profonde désolation. L’on découvrit une horreur telle que l’on n’en avait jamais vu. Une horreur que des âmes noires abandonnées aux ténèbres avait constituée. Et l’on se mit à désespérer. Comment Dieu pouvait-il permettre cela ? Il ne devait vraiment pas exister ; ou alors il était pire que le diable. Comment l’homme pouvait-il réaliser cela ? L’homme n’était décidément pas bon. Il n’aurait jamais dû exister. Il ne devrait pas exister. Et ce fut le désespoir. Et des luttes sans fin contre ce monde de ténèbres. Et des luttes sans fin entre nous. Et l’anéantissement complet. Et l’incapacité à continuer de vivre devant tant d’horreurs. Et l’autodestruction.

Cela pourrait être notre monde. Cela ne le sera peut-être pas. Seule la Croix du Christ, et la vie qu’il nous y offre, pourra nous préserver de cela. Seule une vie eucharistique d’adoration et de louange devant Dieu, conjuguée avec un amour profond pour nos frères et sœurs, pourront nous préserver de cela.

Il nous faut rendre grâce pour l’immense chemin parcouru vers l’unité du monde et vers un authentique développement durable. Il faut l’accueillir avec joie. Mais il faut se rendre compte que l’essentiel est encore ailleurs. Que le cœur de l’homme doit être changé par la charité. Il faut nous rendre compte que ce développement est là pour nous permettre d’accueillir ce Lazare qui gît à notre porte, que nous ne voyons pas, mais que nous verrons un jour. En attendant, il nous faut regarder le Crucifié et tout l’amour qu’il dépose dans ce monde. Il faut aller le consoler dans tous ces Lazare qui gisent à nos portes. Et il faut prier pour tous ces Lazare que nous ne voyons pas pour le moment pour que Dieu leur apporte la consolation dès aujourd’hui dans leur misère, et demain, ou même dès aujourd’hui, en les sortant de cette misère.

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