Objection de conscience

Alors que se dessine l’éventualité de ne pas avoir de messes publiques dans les prochains mois, nous ne pouvons que reprendre le cri de nombreux martyrs pour leur foi : Non possumus ! Nous ne pouvons pas ! Nous ne pouvons pas vivre sans le sacrement de l’Eucharistie. Il y a eu parfois des exceptions à cela. Mais nous ne pouvons pas priver tout un peuple de la messe et de la communion.

L’atteinte à la liberté de pratiquer librement sa religion a toujours été dans l’histoire le signe clair de la mise en place d’une dictature. Il s’agit pour nous d’une dictature sanitaire, dont la mise en place est certes progressive, mais réelle. Elle se cache derrière le faux semblant de la protection des plus faibles. Mais au nom de cela, nous sommes en train de commettre des maux immenses : déstructuration de l’économie, déstabilisation de la vie sociale, traumatisme psychologique, repli sur soi, dépression, agressivité, etc. La liste serait longue. Combien sont morts durant les derniers mois, et mourront dans les prochaines années, de tout autre chose que du coronavirus, mais d’un tout autre chose qui provient directement de nos mesures sanitaires ? Le plus meurtrier dans l’histoire n’est pas le coronavirus, mais la folie et la psychose de la réaction des hommes devant ce petit virus.

C’est pourquoi nous sommes pour notre part favorable à ce que soit inscrit dans la constitution le droit à l’objection de conscience devant toute mesure sanitaire. Nous ne croyons pas que l’État doit avoir le droit absolu de dicter notre conduite en ce qui concerne la santé. Il est temps que nous nous réveillons pour réclament ce droit. Sinon, nous finirons bel et bien en dictature. Nous sommes pour la liberté. Et la liberté de chacun de trouver la meilleure conduite dans sa propre situation quand la santé est en jeu. Bien sûr, l’État peut donner des préconisations, mais il ne peut imposer à tous des comportements comme il le fait maintenant. Ou alors c’est que l’on a absolutisé l’État. Certains pourraient dire que demander ainsi l’objection de conscience pour la santé est dérisoire, ou que des maladies plus dangereuses que le coronavirus légitiment le droit de l’État à nous imposer des mesures sanitaires. Mais ce serait vivre dans l’illusion sur la bonté de l’État moderne, et ne pas prendre la mesure des enjeux actuels où réclamer un régime de liberté en la matière va devenir plus que nécessaire.

Nous sommes aussi pour l’arrêt au plus tôt de ce confinement que nous jugeons délétère : pour les familles, pour la société, pour tous. Bien sûr, les centres de réanimation risquent d’être débordés, mais il vaut mieux cela que la déstructuration de toute la société. En politique, il ne s’agit pas de servir la santé de quelques uns, mais le bien commun. C’est là la vraie philanthropie, la vraie civilité, le vrai esprit civique. Si ce confinement continue, il n’y a plus qu’une chose qui nous sauvera : c’est la charité. La charité concrète envers Dieu et envers son prochain. Il faut s’engager pour cela, quitte à jeûner quelque peu de certaines de nos activités de ce monde qui ne veut pas glorifier Dieu (travail, télé, etc.). Quitte à oser franchir certaines barrières pour rencontrer l’autre concrètement.

D’ici peu de temps, le conseil d’État va se prononcer sur la possibilité ou non de retourner à la messe librement. Qu’allons-nous faire s’il nous refuse ce droit ? Pour ma part, je suis entre autre pour une résistance eucharistique qui consiste à apporter au plus grand nombre la communion par tous nos déplacements autorisés. Le virus circule. Eh bien, faisons circuler Jésus-Hostie ! Les gestes de l’amour se trouvent restreints. Eh bien, usons du sacrement de la Communion ! Communier, c’est déjà quelque chose du sacrement de l’Eucharistie : l’Hostie est la res et sacramentum comme l’on dit en théologie. C’est la présence réelle de Jésus. C’est Jésus qui se donne à nous avec certitude. Il faut l’apporter à tous, et pas seulement aux malades, car nous avons tous besoin de sacrements pour être fidèles à notre vocation chrétienne. Nos prêtres seront bien insuffisants pour une telle tâche. C’est pourquoi nous pensons que les laïcs doivent être grandement mis à contribution pour cela. Il faut se proposer pour cela, et convaincre nos prêtres que c’est là une chose essentielle à faire. On ne peut priver les fidèles plus longtemps de la source sacramentelle. Toute mission de l’Église prend sa source dans l’Eucharistie. Si Jésus, par l’Hostie, par le Pain de Vie, visite son peuple, alors il y a fort à parier qu’il nous renouvellera et nous mènera vers des jours meilleurs.

Si, ô joie, le conseil d’État nous autorise à célébrer le culte divin, nous pensons que notre idée reste valable pour tous ceux qui risquent de se retrouver sur le bord de la route en n’osant pas aller à l’église durant ce confinement : il faudra leur porter Jésus-Hostie, il faudra leur porter le Pain de Vie. Et, à nouveau pour cela, les prêtres ne suffiront pas à la tâche. Il faudra mettre à contribution les laïcs.

Le temps que nous vivons, nous l’avons dit par ailleurs, doit être vécu comme une préparation à Noël, à la fête de l’Incarnation. Il nous faut prendre le chemin de l’Incarnation, et non de la virtualisation. Celui de l’amour dans des gestes concrets, et non du repli derrière des barrières infranchissables.

Bon chemin vers Noël !


Addendum (5/12/20) :

Il est sorti dans les grands médias que le confinement et les couvre-feux étaient inutiles (cf vidéo de LCI ci-dessous), et que l’État était en mesure de savoir que l’épidémie était en décrue avant même le début du confinement, et ce par les prélèvements dans les égouts. Et ils n’en ont fait qu’à leur tête… Cela rend d’autant plus actuel nos propos ci-dessus.

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