« Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour vaut mieux que le vin. » (Ct 1,2).
« Le Christ a aimé l’Église, il s’est livré pour elle. » (Ep 5,25).
« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport au Christ et à l’Église. » (Ep 5,31-32).
Le Christ est l’époux de l’Église. Il s’est uni à elle par l’incarnation et la Croix. Dieu est venu comme un enfant en ce monde pour s’approcher de chacun de nous et nous amener aux noces éternelles dans son Esprit-Saint. C’est un mystère bien grand.
Dans le Christ, c’est l’Esprit-Saint qui est en premier lieu notre époux, pour nous amener à faire passer la vie du Fils vers le Père. C’est ce que l’on dit de Marie : épouse de l’Esprit-Saint, fille du Père et mère du Fils.
Quand un homme épouse une femme, quand une femme épouse un homme, cela fait signe vers cette réalité. Les épousailles parlent de l’amour en Dieu, et elles parlent de l’amour du Christ pour son Église.
Il ne faut pas croire que ce soit seulement l’homme qui soit un signe vers le Christ et la femme vers l’Église, car tous les deux font partie du Corps du Christ et sont membres de l’Église. Le Christ a uni en lui le masculin et le féminin. Il est un homme du fait de la place du masculin quant au monde extérieur ; l’union du masculin et du féminin que l’on retrouve dans l’Enfant-Dieu nous apparaît de l’extérieur davantage masculin, mais en fait il contient les deux aspects : le Fils de Dieu contient les deux aspects, comme les contiennent le Père et l’Esprit-Saint. L’homme se donne à la femme de l’extérieur vers l’intérieur, la femme se donne à l’homme de l’intérieur vers l’extérieur, et chacun reçoit l’autre là où il se donne. Cet extérieur et cet intérieur sont avant tout des réalités spirituelles dont nous trouvons l’écho dans la manière dont l’homme et la femme vivent leur rapport au corps et à la sensibilité. Et chacun dans son acte de donation est le Christ qui s’unit à l’Église ; l’homme qui s’unit à la femme de l’extérieur vers l’intérieur est le Christ qui s’unit à l’Église ; la femme qui s’unit à l’homme de l’intérieur vers l’extérieur est le Christ qui s’unit à l’Église. Ils sont tous les deux le Christ qui s’unit à l’Église, et ils sont tous les deux l’Église qui accueille le Christ s’unissant à elle ; cela se vit chacun à sa manière. Mais la place de l’homme quant à l’extériorité rend plus visible de l’extérieur l’union du Christ et de l’Église quand c’est lui qui s’unit à sa femme.
Par leur union, ils s’unissent chacun à l’Esprit-Saint dont ils sont tous deux remplis, dont ils sont tous deux des signes. Par leur union, ils permettent à la vie divine de se déployer dans le monde. Par leur union, ils permettent au Christ de s’unir à l’Église. Et cela ne se limite pas à la dimension de leur couple et de leur famille ; cela englobe tous leurs engagements sociaux, associatifs, entrepreneuriaux, ecclésiaux, tout ce qui les entoure et bien au-delà, et finalement cela atteint même toute l’Église et le monde entier. Ils sont dans l’étreinte porteurs de vie.
Quand un homme et une femme choisissent la virginité pour le Royaume, ils deviennent alors des signes de l’union du Christ et de l’Église et de l’étreinte qu’il y a en Dieu et avec Dieu. Ils trouvent dans l’intériorité le lieu de l’union et de la fécondité pour porter la vie en ce monde. Le prêtre par les sacrements qui actualisent la Passion et la Résurrection du Christ où ont lieu les épousailles de Dieu avec l’humanité nous plongent dans ce monde des divines épousailles. Le prêtre est un signe du Christ époux de l’Église, il signifie particulièrement cette réalité que tous vivent chacun à sa manière. Le religieux ou la religieuse est davantage un signe de l’Église épousée par le Christ, il signifie particulièrement cette réalité que tous vivent chacun à sa manière. Tous nous sommes membres du Corps du Christ et par là nous œuvrons par lui et avec lui pour l’unir et nous unir à l’Église au travers de toutes les réalités du monde que nous rencontrons. Tous nous sommes membres de l’Église et par là nous accueillons le Christ qui vient s’unir à nous au travers de toutes les réalités du monde que nous rencontrons. Et c’est ainsi que dans un regard chrétien nous portons du fruit en ce monde.
Le mystère chrétien est un mystère d’épousailles et d’enfantement.
« En ce jour-là, dit l’Éternel, tu m’appelleras : Mon mari ! et tu ne m’appelleras plus: Mon maître ! » (Os 2,16).
« Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. » (2 Co 11,2).
« Soyons dans l’allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l’Agneau, et son épouse s’est faite belle. » (Ap 19,7).
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