Pour une unité de communion

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Tapisserie d’Angers d’Apocalypse 10 : L’ange avec l’arc-en-ciel et Jean qui mange le livre.

Depuis les quelques années où nous écrivons ici, il est temps de dresser un bilan du chemin parcouru, d’esquisser les grandes lignes du paysage qui se dessine. Nous demandons à notre ange gardien de nous aider dans cette tâche, pour que tout lecteur passant par ici puisse percevoir quelque chose de cette Lumière dont nous voulons témoigner. Nous nous confions aussi au bienheureux Henri Suso, notre saint patron, serviteur de la Sagesse éternelle, qui ne voulait pas publier son œuvre par humilité, mais à qui Jésus demanda de le faire.

Se trouve tout d’abord en ces lieux la contemplation du mystère de la vie et de l’amour qui est ultimement le Dieu trois fois saints. Nous nous sommes de plus intéressés aux êtres qui ont été créés pour la vie et l’amour : les anges, les hommes et les femmes, ainsi que le Cosmos. Puis, nous avons considéré comment, au cœur de notre monde, l’amour pouvait se déployer : par le Verbe Incarné et son action sacramentelle, et par certaines considérations sur les anges. Ensuite, nous avons parlé d’un chemin à parcourir vers l’amour. Pour enfin parler de la civilisation de l’amour qui nous attend sur notre route vers l’achèvement de toute chose au paradis. Nous avons parler d’autres choses encore qui trouvent leur place autour de cette ossature générale que nous proposons ici.

Saint Thomas d’Aquin, que nous avons beaucoup étudié, donne quelque part cet avertissement au sujet de sa Somme de théologie : que celui qui pense pouvoir faire mieux se mette à l’ouvrage et ose publier son œuvre. Faire mieux ne pourrait se faire, je pense, que dans une œuvre collective. Ce que nous prétendons dans ces pages, c’est donner quelques pistes qui peuvent contribuer à réaliser une telle œuvre.

Le mystère de la vie et de l’amour

Il se dégage tout d’abord une spiritualité d’amour par nos considérations sur la connaissance et l’intelligence qu’il convient de bien distinguer (cf. Connaissance et Intelligence), par notre métaphysique de la vie (cf. Pour une métaphysique de la vie). Cela amène notamment à voir la vie et le don comme des transcendantaux : tout ce qui est est vie, et don, et réciproquement.

Une telle spiritualité est ouverte à des mystères qui la dépassent. Cela se fait notamment par le procédé d’analogie (cf. Des diverses analogies et De la participation) avec l’aide des anges, et par des signes et des symboles (cf. Signes et symboles). L’on découvre un mystère de vie et d’amour qui nous dépasse, et l’on a le choix de le servir ou non.

Ce mystère nous amène à découvrir le Dieu trois fois saints (cf. Adonaï). Un Dieu d’Amour et de Vie qui est venu à notre rencontre, qui nous appelle chacun par notre nom (cf. La triade de la Révélation).

Des êtres faits pour la vie et l’amour

Notre monde est fait de diverses créatures. Les anges sont des êtres spirituels qu’il est important de connaître (cf. Le service des anges et L’Arc-en-Ciel). Beaucoup de choses sont aussi à dire sur les hommes et les femmes (cf. L’homme, cet animal spirituel, Un monde de relations, La douzième passion et Hommes et Femmes dans le plan de Dieu). Et c’est le Cosmos tout entier qui est rempli de vie et d’amour (cf. La composition des essences, Ordre et diversité, Des animaux et des hommes, L’entropie et la vie et La vie en abondance).

On peut noter en particulier que la connaissance spirituelle, qui est union dans la vie et se distingue de l’intelligence qui concerne la saisie des essences, contient une sensation. Le monde dit sensible, c’est-à-dire matériel, n’a donc pas l’apanage de la sensation, ni donc par voie de conséquences des passions. Il y en a aussi des spirituelles.

Un cœur de chair

Au cœur du monde se trouve le Verbe Incarné (cf. La kénose de Dieu), l’Époux de l’humanité (cf. Les divines épousailles et Les épousailles de l’Esprit-Saint). Le Verbe Incarné vient comme un Enfant au cœur du masculin et du féminin, le masculin ayant une affinité plus grande pour le don, et le féminin pour la vie.

Ce Verbe Incarné se rend présent à nous par les sacrements (cf. Sacramentalité et réalité) : les sept sacrements et la sacramentalité de la vie.

Pour bien percevoir cette irruption du divin dans le monde, il convient d’avoir bien saisi ce qu’est le monde spirituel. Et sur ce point, nous avons une question de fond à poser à l’Église sur les anges (cf. Mais qui sont les anges ?). Cette question a surgi pour nous après une nuit d’adoration dans un lieu reculé quand le ciel s’est embrasé l’espace d’un instant comme un éclair dans la nuit, il y a maintenant dix ans. Ce n’est pas une question anodine, car elle touche à quelque chose de fondamental pour notre spiritualité : à savoir notre regard jeté vers le Ciel.

Un chemin vers l’amour

Aller vers l’amour, c’est prendre le chemin de Pâques. Cela répond à une certaine logique en trois temps que nous avons détaillé dans Les trois unités et Les mains sales. Cela concerne notamment le domaine des techniques (cf. Faut-il user des techniques ?), car celles-ci sont le fer de lance du transhumanisme qui veut tout réduire dans les limites de la raison humaine en évacuant le mystère par la technique. Face au trans-humanisme, nous prônons le très-humanisme (cf. Très-humanisme et spiritualité et Avenir et très-humanisme).

Un renouveau du monde ne peut advenir selon nous sans un changement profond des cœurs. Il faut prendre le chemin de la vie intérieure (cf. Chemin spirituel). C’est de ce renouveau intérieur que pourra naître un authentique renouveau de l’Église et un renouveau du monde. Nous sommes plongés dans des combats eschatologiques (cf. Le Christ est ressuscité ! et Vers la civilisation de l’amour) qui doivent mener à l’instauration de la civilisation de l’amour. Sur ce chemin, au-delà d’une menace de guerre ou d’une crainte du trans-humanisme, il faut situer le vrai combat contre une parodie du christianisme (cf. Le vrai combat du troisième millénaire) qui nous ferait perdre le chemin de l’enfance spirituelle pour celle de la puissance et de l’orgueil. Nos armes privilégiées dans tous ces combats sont l’adoration eucharistique, une saine attention à la conjugalité et la promotion de la convivialité, car il s’agit là de la défense de l’Incarnation, de l’amour qui se fait chair.

Une civilisation d’amour

Nous avons ensuite dressé le portrait de ce que pourrait être la civilisation de l’amour au travers de nos considérations sur les apôtres des derniers temps (cf. L’anneau du pêcheur) et sur l’organisation de l’Église et du monde (cf. Mais où va l’Église ? et Empire).

Une telle civilisation est sous-jacente au christianisme dès l’origine, doit être manifestée à un moment donné de l’histoire, et se prolonge éternellement dans le paradis de Dieu là où toutes choses ont atteint leur achèvement.

Tout cela n’est qu’une ébauche, un essai pour décrire ce que nous avons vu comme un éclair dans la nuit. Mais peut-être que la manière la plus éloquente de le dire fut celle de nos contes : cf. Au sujet de mes contes. Ce que Dieu fera demain, nous ne la savons pas. Ce que nous savons, c’est qu’il a un projet, et qu’il veut se servir de petits serviteurs pour le réaliser.

Conclusion

Au cœur du renouveau que nous attendons se trouve la découverte du mystère de saint Joseph (cf. Le grand oublié). Et par là, finalement sera rééquilibrée notre perception du mystère de la Sainte Famille. Car, le cœur de la spiritualité qui se dégage de nos écrits (au travers de la manière dont l’on conçoit le rapport au Verbe Incarné, ou de ce que nous disons sur les anges, cf. notre partie Un cœur de chair) se trouve lié au mystère de la famille. Sœur Lucie de Fatima affirmait que, selon ce que la Sainte Vierge lui avait dit, le combat ultime contre Satan se jouerait autour de la famille. Ce qui se dégage de nos écrits, c’est que ce combat se joue d’abord dans notre perception de la spiritualité et notre vie intérieure ; et ce n’est qu’ensuite, purifiés des vieux ferments, qu’il adviendra un renouveau de l’Église, puis du monde.

Il y a beaucoup d’autre articles sur ce site que ceux que nous avons cités ici. Nous espérons que tout lecteur trouvera en ces lieux son compte pour cheminer d’avantage vers la vie véritable et l’amour authentique.

Dieu nous mène vers une unité dans la communion. Il se réjouit de la diversité des êtres qu’il a créé qui permettent de réaliser ensemble toutes les potentialités de l’être. Et, par l’amour qui s’expriment entre toutes les personnes spirituelles qui reprennent en elles les réalités matérielles, il se forme autour de Dieu fait chair l’unité du monde. Notre monde est fait pour glorifier Dieu, et cette gloire de Dieu se manifeste dans la vie et l’amour qui se déploie. Alors, prions pour qu’une authentique civilisation d’amour naisse pour sa gloire.

Sur cette route, la France a un rôle particulier à jouer (cf. Le combat de la France et du Sacré-Cœur), car c’est ce pays mieux que quiconque qui peut réussir à percevoir le mystère de la Sainte Famille qui est le cœur vibrant de toute spiritualité. Alors prions :

« Seigneur Jésus, aie compassion de la France,
daigne l’étreindre dans ton Amour
et lui en montrer toute la tendresse.
Fais que, remplie d’Amour pour toi,
elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre.
Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l’engagement de te rester à jamais fidèles
et de travailler d’un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l’univers.
Amen. »
(Prière édictée par Jésus à Marcel Van).

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