Immigration et identité

france monde

Les vagues d’immigration qui arrivent sur notre sol font craindre à certains que soit balayée bientôt notre identité. Ils affirment que les tensions ne vont faire que monter entre ceux qui sont attachés à nos racines, et ceux qui arrivent déracinés avec des cultures parfois fort éloignées, avec des valeurs souvent très différentes, et avec peu ou pas de volonté de s’inculturer.

Les personnes qui arrivent chez nous le font parfois pour fuir des lieux de guerres, d’autres fois pour chercher un environnement économique plus favorable. Il peut y avoir aussi beaucoup d’autres raisons plus ou moins louables, comme celle d’islamiser notre pays.

L’appel de la charité nous pressent à ne pas laisser sur le tapis ces personnes qui frappent à nos portes, mais le service du bien commun nous demande une certaine prudence.

Faut-il donc accueillir largement ces personnes ? Ou faut-il préserver notre identité et leur fermer la porte ?

La question est délicate. D’autant que la société actuelle, pour accueillir ces personnes et tenter de les faire adhérer à nos valeurs, ne leur présente souvent que le mirage de la société de consommation, de loisirs et de licence morale. Elle les regroupe souvent dans des quartiers qui ne ressemblent plus à des territoires français, et qui ne sont pas d’ailleurs très humanisant, car étant un milieu urbain fait de béton sans vrai beauté. Ce n’est pas cela qui va élever l’âme de ces migrants et les amener à aimer la culture et l’histoire de notre pays.

Mais qui aime encore notre pays ? Beaucoup ne voudraient-ils pas finalement tourner la page et entrer dans une nouvelle époque mondialisée où il n’y a plus vraiment d’identité culturelle, si ce n’est des colorations différentes d’une même culture mondiale ?

Nous semblons être pris entre trois feux : celui des migrants qui laissent craindre une disparition de notre pays par des ruptures culturelles accompagnées d’une vague d’islamisation ; celui des mondialistes qui se rêvent dans un village mondial sans enracinement et par là devenu inhumain ; et celui d’un replis sur soi méthodique pour préserver son petit moi face à un monde dangereux au prix de la perte de l’amour du prochain. Comment donc vivre au milieu de tout cela de la charité qui demande de préserver le bien commun et d’accueillir l’étranger ?

Ce problème est insoluble. C’est pour moi une certitude : ce problème est insoluble. Il nous faut constater par avance l’échec de toute réelle politique qui chercherait à établir une ligne de conduite à ce sujet susceptible de nous faire aller vers un état des choses meilleures. Il est trop tard. Le monde est trop proche de la rupture pour espérer arriver à quoi que ce soit.

Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas d’espérance pour l’avenir de nos pays. La solution à ce problème ne sera pas politique, mais surnaturelle. Il y aura une lumière qui brillera un jour dans la nuit et qui mènera ce monde vers des jours meilleurs. Dieu viendra mettre un jour son unité en ce monde, par sa propre initiative. Et nos pays trouveront dans cette unité la force et la direction pour sortir de l’ornière où notre orgueil et nos erreurs les ont conduits.

En attendant, que faut-il faire pour vivre de la charité ? Il faut accueillir. Accueillir l’étranger qui se présente à la porte. Prudemment, mais réellement. Il faut lui ménager une place à notre table. Il faut prendre le risque de la rencontre et du partage. Il faut être le bon samaritain de l’Évangile (Luc 10,25-37) qui s’occupe de l’autre même s’il n’est pas de sa race, même s’il lui en coûte de faire cela, en terme d’argent, et en terme de regard de ses amis sur ce geste inconsidéré d’aider un étranger ennemi.

Et notre identité ? Et l’avenir du pays ? Et bien, si nous avions vraiment l’âme française, nous n’aurions pas peur de leur présenter simplement, dans des rencontres et des partages, notre foi et notre culture en y puisant ce qu’elle a de meilleur. Et il se peut que de cette foi et de cette culture arrivant à leurs yeux jaillira une lumière susceptible de convertir le monde. Jacques Maritain disait que le christianisme à venir ne devrait plus se penser comme une citadelle imprenable dans un monde en perdition, mais comme des étoiles dans le Ciel afin d’éclairer par en-dessous tous les lieux de ténèbres. C’est une transformation du christianisme qui arrive à maturité, et nous avons la chance dans nos pays de pouvoir la vivre. Tant pis pour notre confort et notre sécurité, osons aller là où nous presse l’Évangile, c’est-à-dire au-devant de l’étranger qui est maintenant chez nous. Le Christ nous invite à la Croix, oserons-nous le suivre. Et à la Croix, la Lumière jaillira.

La solution ne sera pas politique, mais surnaturelle. Alors, mettons-nous à genoux devant Jésus pour la lui demander. Et osons la fraternité, d’abord entre chrétiens, en faisant le pas de vrais rencontres régulières et priantes, et avec l’étranger, en l’invitant à notre table. Car la solution ne sera pas non plus l’œuvre d’initiatives individuelles, mais celle de fraternités vivant de l’Évangile.

Comme le disait ce journaliste non croyant qui avait fait un périple à travers la France à pied : il n’y a pas à douter, la France est bien chrétienne, il n’y a qu’à voir le nombre de calvaires et d’églises que l’on croise chaque kilomètre. Le feu du christianisme est encore ardent en Terre de France. Il n’y a qu’à souffler un peu, et le feu peu bientôt tout embraser, réchauffer, et restaurer. « Devenez ce que vous devez être et vous mettrez le feu au monde. » nous disait Jean-Paul II à la suite de sainte Catherine de Sienne. L’avenir de notre pays appartient à Jésus, c’est une certitude.

La moisson est abondante. Le Seigneur invite des ouvriers à sa moisson.

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