Nous fêtons les cinquante ans de Mai 68 où voulant jouir sans entraves on a rejeté le Bon Dieu et la Vérité. Le constat serait facile de dire simplement que l’on s’est trompés et que les fruits n’ont pas été ceux escomptés. Mais allons un peu plus loin ; car finalement les promesses de Dieu sur l’humanité sont bien de la faire jouir sans limites, Il y trouve sa gloire. Mai 68 avait raison de vouloir jouir. Mais il s’est trompé en voulant le faire en dehors de Dieu, car il n’y a que Dieu qui puisse lui donner des délices sans fin. Il s’est trompé en voulant le faire en dehors d’une référence à la Vérité, car il n’y a que la Vérité qui ait cette Beauté pleine et entière capable de porter le désir de l’homme jusque dans l’infini.
Finalement, il n’y a que le christianisme qui aime vraiment le sexe. Car il est le seul à lui donner la dimension de Dieu, à le porter jusqu’à ce qu’est Dieu en lui-même. Les autres le ramènent à la sexualité des bonobos, à la sexualité animale, à un plaisir furtif et passagé incapable de combler le cœur de l’homme. En Dieu, le plaisir et la jouissance atteignent l’infini. C’est un chemin que Dieu nous fait prendre au cours de notre vie ; il nous mène progressivement vers ce festin des noces éternelles.
Car la relation à Dieu est bien une relation de noces, d’étreinte, de jouissance, de plaisir. Il faut relire le Cantique des cantiques. Il faut relire le Cantique spirituel de saint Jean de la Croix. Dieu nous mène au travers de la Croix vers ses noces. La Croix est le lieu où se scellent les noces de Dieu avec l’humanité. C’est le lieu où Dieu épouse l’humanité dans tout ce qu’elle est, jusque dans ses pires horreurs, pour y déposer sa Vie, sa Beauté, son Amour, pour la rendre resplendissante de ce qu’Il est en lui-même, pour lui donner sa Joie.
Dieu a épousé l’humanité. L’Esprit-Saint a enveloppé la Vierge Marie comme un Époux, et le Verbe s’est fait chair. Et de la Croix, Dieu a donné l’Esprit au monde pour qu’il l’enveloppe tel un époux, et que dans l’étreinte tout soit rempli de la Vie divine. En accueillant l’Esprit-Saint dans nos âmes, nous vivons un mystère de noces, d’épousailles, qui permet à la Vie divine de se déployer dans nos existences et dans le monde.
Si l’Église catholique célèbre la virginité que certains choisissent, c’est pour parler de ces épousailles. C’est pour montrer qu’en Dieu, avec Dieu, il existe un mystère d’étreintes et de jouissances à laquelle nous sommes tous appelés. Le mariage chrétien est un autre moyen de vivre ces épousailles divines, de les signifier, de les réaliser. Et finalement, il n’y a que dans ce mystère que le sexe atteint sa pleine mesure.
Le chemin pour conduire à cette plénitude passe par la Croix. Il demande de conformer sa vie au plan de Dieu. Il demande d’entrer dans l’amour de ce qu’Il est en lui-même, dans l’amour de sa venue en ce monde, dans l’amour de qu’Il réalise chez nos frères et sœurs, dans l’amour de ce que sont nos frères et sœurs, dans l’amour de la divine Volonté. Le but de la course est l’union à Dieu, le but de la course est le mariage spirituel, le but de la course est l’étreinte nuptiale. Quand on n’a pas compris cela, on n’a rien compris au christianisme. Dieu veut réjouir ses petites créatures. Il ne faut pas avoir peur de Dieu. Et il ne faut pas avoir peur de jouir ; Dieu y trouve sa gloire.
Nous sommes invités à ses noces. En prendrons-nous le chemin ?
Dieu est venu répandre sa joie dans le monde. Saurons-nous l’accueillir ?