Prophètes

Prophete Elie - Hilander
Le prophète Élie

Celui qui cherche un peu trouvera facilement de nombreuses prophéties sur notre monde, sur l’avenir, sur ce qui nous attend. Il y aurait pour notre futur des catastrophes, mais aussi des jours de paix, des relèvements, et des accomplissements. Il y a des appels à se préparer et à se convertir. Il est certain que Dieu prépare l’avenir. Il est certain qu’il sait, et qu’il laisse des traces pour que nous soyons prêts le jour où il faudra être prêts. Mais comment savoir ce qui vient de Lui ? Comment discerner le vrai du faux ? Comment opter pour la bonne décision ?

Mercredi prochain est le jour de pleine Lune qui précède la Pâques, et donc qui fixe la date de la Pâques. Ce jour-là, nous fêtons saint Agabus qui apparaît dans les Actes des Apôtres. Ce serait l’un des 70 disciples. Et c’est un prophète qui prédit en Actes 11, 27-28 une grande famine sur la Terre. Cela permit aux communautés chrétiennes de se préparer. Il prédit aussi en Actes 21, 10-11 que saint Paul sera emprisonné et livré aux nations. Il annonce le martyr. Il désigne la Croix.

Une famine et une Croix, il nous semble avoir ces deux choses-là, par cette épidémie qui sévit. D’ailleurs, l’on peut noter que le jour de Pâques tombe aujourd’hui sur la fête de saint Giuseppe Moscati, un médecin du siècle dernier qui a fait face à des épidémies, et mis au point des remèdes. Il est de bon ton de l’invoquer pour avoir son secours. Mais il se pourrait qu’il y ait d’autres famines et d’autres Croix, plus difficiles à supporter que le Coronavirus, qui nous attendent, si l’on en croit ce que l’on peut lire dans les multiples prophéties qui pullulent et dans lesquelles il y a de quoi se perdre.

C’est donc d’un saint Agabus dont nous avons besoin aujourd’hui pour nous y retrouver. C’est d’un prophète, ou plutôt de plusieurs prophètes et prophétesses, qui aient la lumière venue de Dieu pour discerner le vrai du faux. Il nous faut des prophètes qui vivent comme des prophètes et fassent des signes de prophètes.

« [Jésus] disait encore aux foules : « Lorsque vous voyez un nuage se lever au couchant, aussitôt vous dites que la pluie vient, et ainsi arrive-t-il. Et lorsque c’est le vent du midi qui souffle, vous dites qu’il va faire chaud, et c’est ce qui arrive. Hypocrites, vous savez discerner le visage de la terre et du ciel ; et ce temps-ci alors, comment ne le discernez-vous pas ? » (Luc 12, 54-56).

Notre monde est en ébullition car il s’y passe des choses étonnantes. Une grande partie de l’humanité se trouve confinée, et donc obligée d’être au désert. Notre fragilité se rappelle à nous. Mais il y a aussi des paroles de la Bible qui peuvent nous interpeller. « Ils vous excluront des synagogues. » (Jn 16, 2). Et c’est ce qui arrive : nous sommes exclus des églises. Ils nous disent aussi de rester « en paix et en sécurité » chez nous. Et c’est une annonce du jour qui doit venir (1 Th 5, 3). Jésus a également dit : « Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je boirai avec vous, à nouveau, dans le Royaume de mon Père. » (Mt 26, 29). L’Église suit le chemin du Christ, et il se pourrait que ce « jeune » de sacrements soit comme une suite du Christ dans ce Carême où l’on doit se laver les mains comme Pilate (Mt 27, 24), en ce Carême où un certain virus corona, couronne, fait écho à une certaine couronne d’épines.

Est-ce les signes attendus ? C’est possible. Mais pour le savoir, il faudrait que l’Esprit de Dieu se manifeste par des prophètes. « Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité toute entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir. » (Jn 16, 13). Certes, nous avons besoin de la fonction royale pour gouverner les réalités temporelles et spirituelles. Elle s’exprime entre autre par nos États qui nous donnent une direction. Nous avons besoin de la fonction sacerdotale pour réaliser le culte de Dieu. Elle s’exprime par les clercs, les évêques, les prêtres. Mais nous avons surtout besoin de la fonction prophétique pour éclairer le chemin et nous éviter d’aller dans des impasses. Cette fonction est à exercer par tous les baptisés, mais Dieu suscite toujours pour toutes ses œuvres des intermédiaires, des représentants et des guides. Il ne nous laisse jamais errer quand il a un chemin à nous montrer.

Alors, mercredi, prions le Seigneur, par l’intercession de saint Agabus, de saint Élie, de sainte Jeanne d’Arc, et de tous ceux et toutes celles qui font figures de prophètes, de nous donner les prophètes et les prophétesses dont nous avons besoin. Bien plus que de recouvrer la santé, c’est eux qui nous sont le plus nécessaire. Car les prophètes les plus autorisés nous montrent que nous ne sommes ni à la fin du monde ni à une époque ordinaire, mais que nous sommes à un moment charnière qui doit aboutir à la civilisation de l’amour. Rien en ce temps n’est dû au hasard, et nous allons avoir une Pâques à vivre dans les prochaines décennies : une famine et une Croix dans lesquelles, si nous nous sommes laissés guider par le Seigneur, il ne nous arrivera aucun mal, ou tout au moins que nous parcourrons dans la paix et la joie.

Car aujourd’hui, il faut écouter ceux qui disent qu’il faut attendre paisiblement et semer ce que l’on peut semer. Car la voix de Dieu ne se fait pas entendre dans un autre sens, et qu’il n’y a rien qui légitimerait de prendre un chemin hasardeux. Mais bientôt, il se pourrait qu’il en soit autrement, et que les hommes et les femmes aient à se prononcer pour ou contre un chemin nouveau à emprunter.

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