Adonaï

Adonaï, en hébreu, cela veut dire : le Seigneur. C’est une manière traditionnelle de désigner l’Éternel, qui est notamment utilisée pour prononcer le tétragramme YHWH, qui pour un juif est imprononçable.

« Sh’ma Israël, Adonaï Elohenou, Adonaï Ehad ». « Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est UN » (Dt 6, 4-9). Cette phrase est récitée deux fois par jour par les juifs pratiquants. Adonaï, le Seigneur, c’est celui qui veille sur nous. C’est celui qui nous aime. C’est celui qui veut faire Alliance avec nous.

Adonaï, nous le rencontrons en regardant le vaste monde, dans cette immensité, et au-delà de cette immensité. Il est présent à toute chose, du plus petit des êtres au plus grand des êtres. Et il est au-delà de toute chose. Nous le rencontrons en entrant en nous-mêmes, dans notre propre cœur. Il est à l’intime de nous-mêmes, plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes. Il est à la source de ce que nous sommes. Il est à notre achèvement. Il est dans les autres et au-delà des autres. Il vient vivre dans notre cœur. Il vient vivre dans le cœur des autres.

Heureux celui qui sait Le reconnaître en toute chose, qui sait se rendre présent à Lui partout, qui sait vivre avec Lui.

Adonaï, c’est Jésus. C’est ce Jésus qui est venu il y a deux mille ans. C’est ce Jésus qui vient chaque jour nous rejoindre. C’est ce Jésus qui règne à jamais dans les Cieux.

Adonaï était, est et sera. Adonaï est le créateur et le sauveur. Adonaï régnera à jamais.

Adonaï est amour.

Pour découvrir ce visage de l’amour, la multitude des êtres a été placée devant nos regards comme des signes pour nous parler de Lui, comme un langage pour témoigner de ses splendeurs.

L’amour, c’est une vie qui se déploie tel un arbre sur une terre féconde.

Et cette vie se déploie dans le don, comme ce cycle de l’eau qui vient abreuver la terre, ou comme ce sang qui circule grâce au cœur.

Et l’amour, cela peut-être celui de la famille entre un homme et une femme avec un ou plusieurs enfants. Là où l’amour fait de don se déploie dans une vie charnelle et concrète portée par les deux ailes de la masculinité et de la féminité. Tel un oiseau dans le ciel. Tel un ange dans la voûte céleste.

Et l’amour c’est ensuite la multitude des relations interpersonnelles.

L’Amour, enfin, c’est la Trinité, c’est le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. C’est ce feu brûlant de la charité, qui récapitule tout, qui embrase tout. C’est Dieu. C’est Adonaï.

Nous venons de dresser ici les quatre niveaux de l’amour. La vie, le don, la famille et la Trinité. La Trinité étant la forme archétypale des relations interpersonnelles. Pour plus de détails sur les trois premiers, l’on peut se rapporter à notre document Hommes et Femmes dans le plan de Dieu, ou à notre article Le Don et la Vie ; ainsi que pour l’allusion aux anges à l’article Mais qui sont les anges ?.

La vie, le don, la famille et la Trinité. Il est beaucoup de choses en ce monde qui nous parlent de ces quatre niveaux de l’amour. Nous avons déjà évoqué l’arbre pour la vie et le cœur pour le don. Mais plus fondamentalement, c’est tout le cosmos qui se trouve pris dans un jeu musical pour chanter les merveilles de l’amour au travers d’une correspondance analogique avec les quatre éléments. Il n’y a qu’à relire ce que nous avons écrit plus haut. La terre pour la vie, l’eau pour le don, l’air pour la famille et le feu pour la Trinité. Celui qui a perçu cela découvre dans chaque paysage une mélodie d’amour.

À cela s’ajoute un lien entre les quatre lieux d’influences fondamentales de l’humanité et ces quatre niveaux de l’amour. Les animaux et les végétaux avec la vie. Les robots et les machines avec le don. Les anges avec la famille. Le Verbe Incarné avec la Trinité. La philosophie de la nature, la mathématique, la métaphysique, et la théologie, qui sont les quatre sciences spéculatives se retrouvent ainsi en correspondance avec les quatre dimensions de l’amour.

Ces quatre niveaux de l’amour se développent chacune dans quatre directions que nous appellerons relations. La Trinité : c’est la paternité, la filiation, la spiration et la procession. La famille : c’est le masculin, le féminin, la naissance et l’origine. Le don : c’est le don reçu, le don intégré, le don donné et le rassemblement. La vie : c’est le fondement, le déploiement, le repos et l’achèvement.

Quatre niveaux. Quatre directions. Comme les quatre vivants de la liturgie céleste tels qu’on les voit dans le livre d’Ézéchiel et dans le livre de l’Apocalypse. Dans notre article L’Arc-en-Ciel, nous avons parlé des sept dimensions de l’amour dont sont responsables les sept Séraphins, et pour lesquelles les sept couleurs servent de langage. Ici, nous voyons que l’amour a quatre niveaux et quatre directions. Là-dessus se fonde le fait que chaque Séraphin est assisté de quatre Chérubins. C’est la structure fondamentale du monde : cf Le sceau de Salomon.

Le monde est ainsi fait. C’est-à-dire que les anges sont ainsi organisés comme témoignages de ce qu’est Dieu. Et les réalités du monde sensible que sont les couleurs et les éléments sont autant de signes vers cela. C’est un jeu de signification, d’analogie, de symbolique (cf notre article Signes et symboles). C’est une symbolique fondamentale sur laquelle se fonde beaucoup d’autres symboliques. Elle nous parle d’Adonaï. Elle nous aide à le percevoir dans la nuit, en attendant que nos yeux s’ouvrent un jour pleinement à sa Lumière.

Le Christ, c’est Adonaï qui s’est incarné. Il est le Fils qui s’est fait chair comme Enfant. Il est l’Arbre de Vie qui porte toute chose. Il est le Sacré-Cœur rempli d’Amour. Par le don de l’Esprit-Saint, Il nous installe dans la Maison du Père, dans le Cosmos Divin. Tout n’est là que pour chanter les merveilles d’Adonaï.