Le sexe est-il un accident ?

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Le titre est peut-être un peu accrocheur, mais il s’agit en fait d’une question philosophique dont la réponse revêt une certaine importance. Il se pose la question de savoir si la masculinité et la féminité sont des accidents ou sont d’ordre substantiel. Un accident est ce qui existe dans un autre ; l’accident peut changer dans un être tout en ayant affaire toujours au même être. C’est par exemple la couleur de notre peau. Une substance est ce qui existe en soi, par soi et non pas dans un autre. Pour un être constitué avec une essence, c’est ce qui demeure dans tout changement. La pierre, le chien et l’homme sont des substances aux multiples accidents. Il y a neuf types d’accidents : la quantité, la qualité, la relation, le temps, le lieu, la possession, la situation, l’action et la passion.

La nature humaine n’est ni masculine, ni féminine, même si elle permet l’un ou l’autre. On pourrait se dire alors que la masculinité et la féminité sont d’ordre accidentel et non pas une caractéristique substantielle. On pourrait finalement changer de sexe. C’est ce que soutiennent certaines personnes. Soit radicalement ; soit en disant cependant que c’est un accident trop fondamental pour qu’on puisse en fait vraiment en changer.

Pour répondre à la question que nous posons, il faut voir que la masculinité et la féminité relève de l’âme humaine. On n’est pas seulement homme ou femme par notre matière, mais jusqu’au bout de notre être et jusqu’à la fine pointe de notre spiritualité. Lire la suite « Le sexe est-il un accident ? »

Ordre et diversité

Lac d'Emosson, Suisse

Faire de l’ordre, c’est créer de la singularité. C’est sortir d’un chaos où tout est pareil et uniformisé pour donner à chaque chose une place particulière. C’est créer de la diversité, car les choses ont alors des aspects qui leur sont propres. Une culture est un ordre donné, une ville avec sa forme est un ordre donné, une langue est un ordre donné, un métier est un ordre donné. Et nous avons besoin de la diversité des métiers, des villes, des langues et des cultures. Il en est de même pour les multiples facettes de nos spiritualités. Par exemple, l’ordre des Franciscains, l’ordre des Carmes, l’ordre des Dominicains, l’ordre des Bénédictins, l’ordre de Chartreux, et tous les autres, sont autant de manières particulières de vivre la spiritualité qui se complètent et s’interpellent ; et qui nous interpellent même si nous ne sommes pas nous-même dans un ordre religieux.

L’uniformité vient quand on laisse le chaos s’installer. Mais aussi quand l’on cherche à propager un ordre singulier au-delà des limites qui lui sont assignées. Lire la suite « Ordre et diversité »

Pour une métaphysique de la vie

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Si l’on parle aujourd’hui de métaphysique, nous avons souvent l’impression d’avoir affaire à quelque chose de triste et de très abstrait. Ce sont des mots et des concepts qui ne sont pas accessibles à tout le monde et qui pourtant sont censés régir notre manière de penser et de nous situer dans le monde. Nous avons tous l’image de ce métaphysicien assez terne qui joue avec les idées, mais qui paraît bien morose. Et de fait, en étudiant la métaphysique, nous avons parfois l’impression de nous éloigner de la vie. Ce n’est pas toujours le cas, mais nous pressentons au moins que nous en courons le risque.

Pourquoi ? Pourquoi, en nous rapprochant des principes de l’existence, nous semble-t-il partir loin de l’existence ? Pourquoi éprouvons-nous parfois des difficultés à faire un lien entre ces principes et une vie épanouie et heureuse ?

C’est qu’il y a une méprise, une erreur de la pensée, qui nous porte vers un intellectualisme lancinant. C’est que la vie a été remplacée par des concepts. C’est que la plénitude d’être du monde spirituel qui se déploie dans une existence riche et féconde a été remplacée par des abstractions de notre raison souvent de type mathématiques. Lire la suite « Pour une métaphysique de la vie »

La vie en abondance

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Une peinture de Vernet

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. » Jn 7, 38.

Le Seigneur Jésus nous appelle à lui, car il veut nous donner la vie en abondance. Et il veut se servir de nous pour la répandre dans le monde.

Mais qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce donc que cette chose si précieuse que l’on cherche à garder, tout en étant capable de la gaspiller grandement ?

La vie est ce puissant dynamisme qui fait que l’être se déploie dans ses diverses potentialités. C’est une disposition profonde de toute chose pour sa propre réalisation. La vie est encore plus fondamentale que le vouloir ou la vertu. Le vouloir accompagne la vie en l’orientant dans le choix du bien. La vertu est le dynamisme de nos diverses facultés, là où la vie est le dynamisme de l’être. Nous prenons ici la notion de dynamisme dans le sens d’une disposition stable pour se réaliser dans sa finalité. Lire la suite « La vie en abondance »

La composition des essences

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Notre regard porté sur le monde y découvre un foisonnement de réalités : des pierres, des arbres, des voitures, des maisons, des cheveux, des hommes, des animaux, des abeilles. La liste serait longue. Et si l’on va dans l’infiniment petit, on y découvre aussi une multitude de réalités : des protéines, des molécules, des atomes, des particules, des ondes. Et si l’on va dans l’infiniment grand, il en est de même : des astres, des systèmes solaires, des galaxies, des amas de galaxies.

Ces réalités se croisent et se décroisent, se coupent et se recoupent. Une feuille va grandir sur un arbre, puis partir avec le vent, puis se décomposer et devenir autre chose. À bien regarder le monde, c’est toute une symphonie qui s’en dégage, une mélodie ; c’est une fresque aux colorations incroyables, à la diversité fulgurante. Il y a de quoi être saisi. Et plus l’on avance, plus l’on voit que tout est infiniment complexe, avec de multiples interactions : et ce champ de l’hypercomplexe reste encore un monde immense à explorer.

Mais quelles sont les règles de cette symphonie ? Comment se fait la consistance et le devenir de tous ces êtres ? Lire la suite « La composition des essences »

Des animaux et des hommes

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On dit généralement que l’animal a une conscience animale où il fait ses choix pour chercher les plaisirs et fuir les peines. C’est ce que l’on appelle son estimative qui est un sens interne et qui s’explique uniquement par les lois de la matière, sans aucune idée de spiritualité ni de libre-arbitre. Cependant, l’on constate qu’une certaine harmonie supérieure s’installe au sein de la nature dans des écosystèmes élaborés ; cela est déjà vrai au niveau de chaque espèce animale, mais cela est vrai de manière plus vaste entre les multiples animaux, végétaux et minéraux. Les animaux ne sont-ils donc guidés que par leur propre instinct les portant au plaisir ? Ou y a-t-il une force supérieure de la nature qui orienterait leur agir vers un déploiement de vie plus vaste ? Lire la suite « Des animaux et des hommes »

De la science

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La science moderne est une science physico-mathématique. Elle s’intéresse aux phénomènes du monde visible, elle est donc une physique. Et elle cherche à établir les lois quantifiables qui la régissent. Elle cherche dans la quantité ses principes d’explication. Elle fait donc usage des mathématiques pour l’établissement de ses théories.

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Même si c’est une lunette particulière, c’est bien une lunette fascinante pour regarder le monde, pour en observer les contours, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Les choses se mesurent, se situent dans des repères, interagissent selon des forces et des lois. Depuis les particules élémentaires de la matière, jusqu’aux galaxies et amas de galaxies, en passant par les atomes, les molécules, les ADN, les ondes, les planètes et les astres, tout semble observable, quantifiable et mesurable. Le monde est une étendue mesurable. Le scientifique, c’est celui qui sait établir les lois quantifiables de l’univers. Lire la suite « De la science »

Faut-il user des techniques ?

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Il fut un temps où beaucoup ont été fascinés par l’arrivée des nouvelles techniques et technologies. Elles apportaient des promesses d’évolution susceptibles de résoudre beaucoup de nos problèmes et d’étendre nos potentialités. Et nos sociétés se sont lancées dans le développement, la production et l’usage de celles-ci. Le linge ne se lave plus au lavoir à la main, mais dans des machines. L’eau ne se puise plus au puits et ne se chauffe plus au feu, mais elle arrive à notre robinet à la bonne température. L’enfant a trouvé des jeux passionnants dans des objets volants ou devant des écrans. Lire la suite « Faut-il user des techniques ? »