Le titre est peut-être un peu accrocheur, mais il s’agit en fait d’une question philosophique dont la réponse revêt une certaine importance. Il se pose la question de savoir si la masculinité et la féminité sont des accidents ou sont d’ordre substantiel. Un accident est ce qui existe dans un autre ; l’accident peut changer dans un être tout en ayant affaire toujours au même être. C’est par exemple la couleur de notre peau. Une substance est ce qui existe en soi, par soi et non pas dans un autre. Pour un être constitué avec une essence, c’est ce qui demeure dans tout changement. La pierre, le chien et l’homme sont des substances aux multiples accidents. Il y a neuf types d’accidents : la quantité, la qualité, la relation, le temps, le lieu, la possession, la situation, l’action et la passion.
La nature humaine n’est ni masculine, ni féminine, même si elle permet l’un ou l’autre. On pourrait se dire alors que la masculinité et la féminité sont d’ordre accidentel et non pas une caractéristique substantielle. On pourrait finalement changer de sexe. C’est ce que soutiennent certaines personnes. Soit radicalement ; soit en disant cependant que c’est un accident trop fondamental pour qu’on puisse en fait vraiment en changer.
Pour répondre à la question que nous posons, il faut voir que la masculinité et la féminité relève de l’âme humaine. On n’est pas seulement homme ou femme par notre matière, mais jusqu’au bout de notre être et jusqu’à la fine pointe de notre spiritualité. Lire la suite « Le sexe est-il un accident ? »