Le grand roi

Tapisserie de l’Apocalypse : La Femme met au monde un enfant mâle (Ap 12).

Des légendes et prophéties lointaines ou actuelles, de plusieurs siècles et millénaires jusqu’à aujourd’hui, nous annoncent l’arrivée d’un grand roi. Cela a traversé les âges, et a laissé une ample littérature. Venant de France, qui est la Fille Aînée de l’Église, il doit mettre fin au règne de Satan, et ramener ce monde au Christ et à Dieu. Cela fait écho, dans l’eschatologie juive, à la venue du messie fils de Joseph, de la tribu d’Éphraïm, qui doit préparer le chemin du messie fils de David, de la tribu de Juda. De fait, les juifs attendent deux messies : l’un pour préparer les chemins du Seigneur, comme l’a fait saint Jean-Baptiste, tel Élie le prophète ; et l’autre pour régner durant l’Ère de la Promesse. Ce messie fils de David, pour un chrétien, est le Christ Jésus, notre Seigneur, Dieu s’étant fait homme.

Ainsi, de même que Dieu a envoyé saint Jean-Baptiste préparer sa venue dans la chair, Il nous enverra un élu pour préparer son retour dans la gloire. Ou plus exactement pour faire advenir cette civilisation chrétienne que nous attendons qui doit manifester au monde le projet de Dieu sur sa création, avant que dans un ultime combat eschatologique tout ne s’achève pour la gloire de Dieu. Dieu a décidé, à un moment donné de l’histoire, de revenir par ses saints, pour fonder la civilisation de l’amour qui sera un temps de paix et de justice (cf le livre de Patrick de Laubier, La civilisation de l’amour selon Paul VI).

Cet élu ou grand monarque, certains l’attendent comme un chef politique, de la même manière que les juifs ont attendu le messie pour régner sur Israël et chasser les Romains. Tel n’est pas notre avis. Selon nous, le grand roi a essentiellement une mission spirituelle qui touche à ce qui a été prophétisé sous le nom des petits apôtres de l’amour, par exemple à Marcel Van. Ces petits apôtres doivent manifester au monde les secrets d’amour de notre Dieu. Ils doivent ramener le cœur des hommes égarés vers les beautés du Dieu de Miséricorde. Et ils doivent se rassembler dans un ordre de saints pour porter les combats des derniers temps.

Nulle personne en ce monde ne peut s’arroger à soi-même cette dignité d’être un apôtre des derniers temps. Ni encore moins celle d’être le grand monarque. Non seulement cette mission ne peut être reçue que d’un autre, mais elle doit être accompagnée des signes messianiques : guérir les malades, chasser les démons, et accomplir des miracles.

Nous avons tâché dans nos écrits d’ouvrir la voie à ces petits apôtres, d’annoncer leur venue, de préparer les chemins et de redresser les sentiers. Vous pouvez lire nos contes et parcourir nos écrits, et juger par vous-même. En dépit du souffle divin qui nous a été donné pour écrire tout cela, nous pensons qu’il reviendra à d’autres de fonder cet ordre de saints, et nous nous mettrons alors à leur école. Des partitions de l’Évangile demandent encore à être jouées. Tout n’a pas été dit. Le Ciel est un monde immense, et si l’on prie il peut transformer ce monde. Et il lui donnera l’unité qui a été perdue : non pas une unité où l’on est asservie, mais une unité d’amour et de communion.

Cet ordre, que nous avons vu venir, vivra tel Marie et Joseph, tels de nombreux saints qui se sont mariés après avoir fait vœux de virginité, comme par exemple saint Henri et sainte Cunégonde, ou tels plus récemment Jacques et Raïssa Maritain. Ils vivront un mariage virginal pour témoigner des mystères du cœur de Dieu, et œuvrer deux par deux à étendre le règne du Christ en ce monde. Témoins du projet de Dieu sur la masculinité et la féminité, ils trouveront leur fécondité dans l’avènement du Royaume sur la Terre. Comme le dit Jésus, tous ne comprennent pas la vocation d’eunuques pour le Royaume (Mt 19, 11-12), en particulier quand elle s’exprime de cette manière. Car celle-ci cherche à témoigner du mystère de Dieu comme Communauté de Familles ; et ce mystère, contenu dans le Cœur débordant d’amour du Christ, a peu été contemplé. Finalement, nous n’avons pas connu le Père. Mais il fut vécu par la Saint Famille, et par quelques uns à leur suite. C’est une vocation particulière parmi toutes les vocations particulières, et à laquelle tous ne sont pas appelés. Elle parle du Ciel où nous vivrons tous un mystère de noces.

Aujourd’hui, devant les désordres qui règnent en ce monde, il n’y a guère à s’étonner que surgissent ce qui était jusque là de la légende et de la prophétie. Les dernières digues ont cédé, comme le montre le vote de la recherche sur des embryons chimériques homme-animal, l’éclipse de la foi, le déclin de la notion de famille, la privation des libertés élémentaires et la montée d’un ordre transhumaniste qui fait fi du respect des personnes. L’ombre s’étend. L’emprise des puissances ténébreuses atteint des proportions que beaucoup n’imaginent pas, même à l’intérieur de l’Église. L’hiver s’installe. Nous n’en sortirons qu’en nous laissant éclairer par la Lumière d’Amour de notre Dieu. Elle viendra au milieu de la ténèbre, tel un Soleil réchauffant, devant lequel les démons s’enfuiront.

Il n’y a pas, selon nous, à attendre pour le moment de grand miracle, tel la venue d’apôtres thaumaturges, mais il s’agit plutôt de préparer nos cœurs pour le renouveau qui doit venir et au cours duquel il y aura de fait de grands miracles. L’heure est pour le moment à la contemplation et à l’adoration du Dieu trois fois saint, à la conversion et au repentir. Même s’il se peut que Dieu nous y invite d’une manière quelque peu surnaturelle, par des signes et des avertissements.

Alors, en ce jour où nous fêtons le bienheureux Carlo Acutis, prions le Seigneur pour que cette Lumière dont nous avons cherché à témoigner sur ce site parvienne à ceux qui en ont besoin et les aide à traverser l’hiver, comme les Hébreux qui ont pu traverser le désert nourris par la manne venue du Ciel.

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